La promesse

Un matin d’hiver comme tant d’autres, je bois mon thé
paisiblement, elle est là dans ma chambre à taper un rapport, le bruit de ses
doigts contre les touches qui se répète, un regard moqueur de ma part, qui ne l’affecte
point tellement elle est absorbée par ses études.

Je me lève et me dirige vers le balcon, l’ai frais et le
froid m’attaquent en douceur, je me sens en vie, illuminée, comblée.

Transportée par l’euphorie, le bruit d’un objet lourd
tombé par terre me fait sursauter.

En l’espace de quelques secondes je regagne la chambre où
ma compagne étudiait tranquillement, le spectacle qui s’offre à mes yeux me
bouleverse.

Je ramène ses épaules fragiles entre mes bras, le sang
coule telle un fleuve de ses petites narines, je crie son nom, tapote ses joues
dans l’espoir qu’elle reprendra conscience.

Mes larmes, j’ignore quand est-ce qu’elles ont commencé à
pleuvoir sur son visage angélique, je sens son corps s’agiter, elle se
réveille, relève a petit peu sa tête, et retombe dans mes bras.

Cette fois-ci, malgré la panique qui m’envahit, j’arrive é
me ressaisir et faire les choses dans l’ordre, contacter sa famille, demander
au voisin de m’aider à la transporter jusqu’en voiture et partir en tout allure
à l’hôpital.

Une fois arrivée, ils l’emmènent loin de moi, je ne sens
plus son odeur, les portes de ferment et le mercure se fait sentir.

Son médecin traitant arrive une demi-heure après, n’étant
pas de sa famille, il refuse de m’adresser la parole.

Sa mère apparaît peu de temps après, me lance ses regards noirs,
je comprends le message et m’éclipse sans faire une scène.

Je ne dors plus depuis une semaine, l’une des infirmières fut
assez gentille pour accepter de me donner de ses nouvelles à chaque fois que la
voix fut libre pour que je mette les pieds au maudit hôpital sans avoir à
croiser sa famille d’homophobes.

En rentrant chez moi un après midi, la fatigue l’emporte
sur l’angoisse, je dors inconsciemment, à mon réveil, l’écran de mon téléphone clignote,
un message m’informe de son réveil.

Je cours sans prendre la peine de refermer la porte
derrière moi ni mettre un manteau, me voilà à la porte du service d'oncologie,
son frère me bloque l’accès, je le repousse violemment et cries son nom, j’entends
de loin le mien, dernière barrière, sa mère.

Son médecin se présente en même temps sur les lieux, elle
l’implore de me laisser entrer, il n’y voit pas d’inconvénient cette fois-ci
que la patiente est bien consciente et sous observation.

Un baiser fougueux, des embrassades chaleureuses, des « je
t’aime » murmurées l’une à l’autre et des rires non
dissimulés.

Elle se sent coupable, mais je lui rappelle
ma promesse, de l’accompagner et partager ses peurs et angoisses durant son
combat de vie contre la maladie, de profiter de tous les instants à venir, la
mort n’épargne personne.

« On naît. On meurt. C'est mieux
si entre les deux on fait l’amour. »

très touchant surtout que tu as pue tenir ta promesse car il faut du courage pour le faire après tout, je suis sur qu'elle es fière de toi elektra

Oui Il faut bcq de courage pour tenir une promesse!!