A croire que même les étoiles sont au bout des doigts...

Cette nuit là...la terre s'est arrêté de tourner encore....les éclats de rire sonnaient comme une symphonie de Bach..la fumée caressait les visages et les substances s'infiltraient dans les corps...tout avait le goût du bonheur...tout..les paroles..les regards..les touchers..les étreintes...les chants..même les notes qui sonnaient faux parfois..mais qui, aprés un moment, finissaient par aboutir à une belle composition..

On était en dehors de tout...loin de tout mais proches de nous mêmes...on était l'insouciance..l'indifférence..la folie..la rebellion...le mystére....la joie du moment...

Les lumiéres commencaient à périr une aprés l'autre dans les maisons..tandis que notre âme commencait à s'eveiller..que l'inspiration renaîssait dans nos entrailles...et que notre lumiére ne faisait que se montrer encore plus éblouissante...

Dehors..il faisait nuit..le silence reignait..les voitures se faisaient de plus en plus rare...le monde s'endormait...mais dans notre monde à nous...les premiers rayons de notre soleil..venaient juste d'apparaître...c'était l'aube de l'autre monde...

Nos notes et nos voix que rendent les passions dans le vide de nos coeurs ressemblaient au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d'une montagne..on en jouissait..on était heureux...

Depuis quelques heures...on avait quitté l'année malheureuse et on avait célébré l'année béat...tout est resté derriére nous..il ne nous restait que ce ciel étoilé...cette ambiance ivre et droguée...cette conviction naîve que tout allait changer...et notre jeu de voeux...

Ainsi...le bonheur était simplement la musique et nous...cette simplicité là...

Nous étions cette simplicité ,nous nous sommes accrochées naïvement à ce bonheur latent l'espace de quelques heures euphoriques , nous avons bâti un empire à deux , ou rien ne pouvait nous atteindre ... mais en fin de compte, on s'est atteintes . De la manière la plus explicite qui puisse exister ... on a saigné... au petit matin , nous étions fraîchement prêtes pour refaire le même parcours , les mêmes erreurs. on le savait . mais on s'est tues ... parce que de toutes les manières nos regards s'accrochaient de part et d'autre à toutes nos illusions qui battaient de l'aile ... et les évidences à coup sur allaient finir par nous rattraper .Alors respirons donc ce doux mensonge .

On crévera .

On crévera le sourire aux lévres...dans les bras de nos rêves...

Cette nuit,Je crève seule les larmes au fond des yeux , les rêves souillés de cauchemars.